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 H2               1E TÈNEMENT DE THUNES

  de parenté sans ressemblance et de ressemblance sans
  parenté, dit un de nos plus savants philologues !
     Après ce rapide examen, revenons à notre tellement de
  Thunes. Le radical qui a formé son nom, en même temps
  que les noms topographiques mentionnés plus haut, est
  cependant le même qui a donné naissance à la locution
  de nos ouvriers et aux expressiens recueillies par Du-
  cange.
    Ce mot de tine et celui de ses multiples variantes nous
  montrent une fois de plus que les consonnes sont la
 véritable charpente d'un mot, et qu'il ne faut tenir qu'un
 compte réservé des voyelles. Les consonnes, on le
 sait, sont immuables, en tant qu'elles n'appartiennent
 pas'à la même famille; seules, les voyelles sont sujettes
 à changement, selon le génie particulier de chaque
 peuple : c'est pure affaire de prononciation.
    Dans ces noms, on retrouve toujours le t et l'n, con-
 sonnes dentale et nasale entre lesquelles on a placé l'une
 ou l'autre de nos cinq voyelles, procédé naturel qui
 n'a d'autre but que de donner au nom une harmonie, un
 son musical modifié dans chaque dialecte, mais sans
 changer en rien le sens de ce nom, non plus que son
 radical,
    « Les voyelles, lit-on dans le Dictionnaire de la Con-
versation, expriment les sons purs et simples que forme
la voix humaine, semblable à ces cordes d'un instrument
qui, seules, rendent un son constant et uniforme, et ne
peuvent enfanter les prodiges de l'harmonie qu'avec
l'assistance féconde% de l'archet habile ou de la main
savante de l'artiste. La consonne est pour la voyelle ce
que le coup d'archet est pour la corde musicale ; elle
opère les miracles de l'harmonie des sons. Aussi les sons
des voyelles ont paru tellement bien établis à certains