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LE TÈNEMENT DE THUNES 103 d'objets antiques, surtout des substructions de villas romaines, avec leurs revêtements de briques et de mar- bres, leurs mosaïques en petits cubes ou en petits cail- loux. Une de ces villas montre une salle de bains avec les conduits qui y amenaient l'eau et ceux qui la reje- taient au-dehors. Tout témoigne que ce versant, placé au dessus des Carmes-Déchaux, était couvert de maisons de plaisance et de jardins, dès les premiers siècles de Lugdunum. L'objet le plus remarquable, celui qui nous intéresse le plus particulièrement pour l'étude que nous avons entreprise, est un couloir souterrain, un canal placé sous le pavillon de photographie du passage Gay. Ce canal, dont on peut suivre la direction sur un assez long espace, était le débouché du réservoir de chasse de la montée des Anges. L'établissement de cette montée a occasionné une solution de continuité entre le réservoir et le souterrain. Celui-ci était destiné à conte- nir les tuyaux de plomb faisant l'office de syphons ren- versés. A côté de ces tuyaux prin»ipaux étaient placés les tuyaux secondaires pour le service particulier des villas et des jardins qui se trouvaient sur leur parcours. Arrivés au pied de la colline, sur le petit plateau de Thunes ou des Carmes-Déchaux, les syphons descen- daient le long des rochers pour s'engager sur le pont jeté en travers de la rivière,, et dont il ne reste pas le moindre vestige apparent. De là , ils remontaient le long des rochers de l'autre rive pour aboutir au réservoir des Chartreux qu'ils avaient mission d'approvisionner. Afin d'empêcher les syphons de décrire un coude trop prononcé et faciliter l'écoulement de l'eau, les ingé- nieurs romains ont dû, ce nous semble, profiter de la dé- pression naturelle qui existe sur les flancs dé la monta- gne et coupe la ligne des rochers, au nord du couvent