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LE TÈNEMENT DE THCNES 97
Nous n'avons point la prétention de présenter l'histo-
rique complet de ce vénérable monument religieux.
Ces quelques lignes ne sont qu'un léger aperçu qui
nous permettra de .donner un certain intérêt à la
recherche étymologique du nom de Thunes, ancienne
dénomination du tènement sur lequel il fut édifié.
Jadis, comme encore aujourd'hui, ce lieu n'était ac-
cessible que par l'escalier des Grands-Capucins, la rude
montée de la Ghana et le chemin de Montauban. .Sur le
plan de 1536, on voyait quelques maisons, des jardins,
des vignes et des terrains vagues qui allaient finir à la
Ghana et au bord du précipice, au bas duquel s'allonge
l'ancien quartier de Bourgneuf. Le plan de Balthasaer
Bos, de 1550, et celui qui accompagne l'ouvrage du
R. P. Saint-Aubin montraient de plus des fragments de
murailles et de grandes voûtes qui s'enfonçaient dans la
montagne.
Ce territoire se trouvait en dehors de la ville, au dé-
bouché de la porte de Confort qui s'ouvrait en haut de
la montée des Grands-Capucins, et le chemin était très-,
fréquenté, soit par les familiers et les hommes d'armes
du chapitre de Saint-Jean, en rapports incessants avec
le château-fort de Pierre-Scize, résidence des archevê-
ques ; soit par les officiers du gouverneur de la ville,
depuis l'époque où la forteresse avait été convertie en
prison d'Etat.
Il y existait, en outre, un oratoire dédié à sainte
Marguerite et une recluserie de filles, remplacée, dans
la suite, par un hospice d'hommes. D'après certaine tra-
dition dont nous n'avons pu découvrir la source, cet
hospice recueillit quelques pestiférés laissés à Lyon par
les troupes qui avaient fait, sous saint Louis, la croisade
de Tunis. De cette circonstance, que nous croyons con-
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