Revue du Lyonnais » série 4 - n°5 ( 1878 ) » pp.091

             LE GLOBE DE LA BIBLIOTHÈQUE DB LYON              91

     Piaggia et M. Cooley trouveront enfin, dans le globe de
 la Bibliothèque de Lyon, un concours de données bien
 inattendu en faveur de leurs théories sur le système hy-
  drographique du cœur de l'Afrique.
    Si, maintenant, nous sortons de l'Afrique, et allons
  voyager dans l'Iran, le Touran, le Pamir et l'Altaï de la
 carte d'Asie du globe lyonnais, nous y trouverons matière
 à d'amples études, et si nous suivons les côtes de ce même
 continent asiatique, nous serons étonnés de tout ce qu'elles
 nous dévoilent sur les révolutions qu'ont subies, depuis
 l'époque des premiers portulans, les rivages des mers de
 l'Arabie, de l'Inde, de la Chine et du Japon.
    On ne saurait trop insister sur ce point : l'examen du
globe d'Henri Marchand mettra tous ceux qui s'y em-
ploieront, sur la voie de découvertes attrayantes, 6t de l'en-
 semble de ces observations sortira, à n'en point douter,
 une modification complète des idées contemporaines sur la
science géographique au Moyen-Age et à la Renais-
 sance.
    Aussi convient-il de rendre pratiques et de vulgariser
 ces études, par un relevé complet du Globe, dont les di-
verses cartes, gravées et distribuées en Atlas, pourraient
être facilement mises à la portée de tous.
    C'est dans cette intention que nous avons déjà envoyé à
Paris un décalqué de la carte d'Afrique ; nous souhaitons
que notre exemple soit suivi pour toutes les autres par-
ties du monde.
    Et à ce sujet, il importe de bien constater que le globe
de la Bibliothèque ne fut pas une œuvre exclusive aux
Capucins de la Guillotière ; elle eut ses origines laïques,
et je dois à la vérité d'affirmer que, si le conseil de le cons-
truire fut donné aux Capucins de la Guillotière, ainsi que
je le démontrerai plus tard, par le cardinal Barberini,