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82 POÉSIES Il a des dieux dans sa demeure, Il a des dieux à son chevet, Ses reliques, son chapelet Et sa prière de chaque heure. Enfant, il n'a jamais pleuré ; Sa sœur, son frère au doux sourire Passèrent leur temps à lui dire Qu'il était un fils adoré. On lui fit un vocabulaire De fleurs, d'oiseaux et de chansons Et même les petits poissons Furent dessinés pour lui plaire. Puis, à son tour, il éduqua D'autres enfants, avec des chattes, Des lapins remuant les pattes, Et de beaux pantins d'Ozaka. Dès qu'il est homme, il se marie, Et, s'installant dans sa maison, Se fait un riant horizon Qu'aucun brouillard ne contrarie. Il a ses murs de papier blanc Où le palmier jette son ombre, Il a le bronze au reflet sombre, Et le vieux jade étincelant. Sa femme à le choyer s'empresse, Car elle veut, dans sa vertu, Qu'il soit aimé, nourri, vêtu, Qu'il ait le cœur dans l'allégresse.