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                      LA BATAILLE DE NÉZIB                   45

     mée. Celui-ci se précipite sur les pas du généralissime
     en lui amenant treize régiments d'infanterie, et quinze
     batteries d'artillerie à pied. Il ne restait plus qu'une
     seule pièce de canon dans la citadelle d'Alep, Soliman
     n'y avait pas laissé un seul soldat.
        Le 3 juin, Ibrahim, avec sa cavalerie, parutdevant Tel-
     Bascher que les Turcs lui abandonnèrent sans combat,
     ainsi que les autres villages syriens, mais, satisfait
     d'avoir chassé l'ennemi et couvert Alep, il ne poursuivit
     pas son avantage et resta sur le territoire égyptien-
       Cependant, son approche fut signalée au camp de Né-
    zib, et Hafiz voulant se renseigner sur l'état de l'armée
    qu'il avait devant lui, fit venir en sa présence un des
     chefs des Hanadès faits prisonniers à Tel-Bascher, et
    l'interrogea sur Ibrahim, Soliman, les généraux et les
    soldats.
       Ferdjan, le vaillant Hanadès, était un type magnifi-
*    que du guerrier arabe, fier, grave, intelligent et dédai-
    gneux.
       — Que me demandes-tu? répondit-il au Séraskier. Tu
    as ma tête ; ma langue ne peut être son ennemie. Si ma
    langue parle, ma tête tombera.
       — Je jure de ne pas toucher un poil de ta barbe, dit
    Hafiz, parle, et dis la vérité.
       Ferdjan ne se contenta pas d'une promesse.
       — Jure sur le Koran, répliqua-t-il, jure de me laisser
    aller sain et sauf, et je te dirai ce que tu veux savoir.
       Hafiz jura.
       Alors Ferdjan se mit à sourire.
       — Tu veux que je te dise ce que je pense du camp
    d'Ibrahim et de ton camp? lui dit-il. Tu veux savoir
    l'avenir ? qui le connaît ? Le camp d'Ibrahim est un
    camp de soldats et le tien n'est qu'un camp de pèlerins.