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20                L'HÔPITAL DES CATHËRINES

bâtiments construits. Cette délibértion, soumise au conseil
d'Etat tenu en présence de M. Mandelot, gouverneur de
Lyon "à cette époque, fut approuvée le 26 juin suivant.
    Tout le monde connaît les tristes détails de la famine
si longue par laquelle Lyon fut ravag-é en 1531.
    Les conseillers et les bourgeois, réunis dans le couvent
de Saint-Bonaventure, avaient organisé les secours et pris
les plus sages dispositions pour lutter contre ce fléau. On
ne saurait trop redire qu'après cette famine, lorsque les
commissaires rendirent leurs compte;:', ils purent pré-
senter un reliquat de 396 livres % sols 6 deniers, et que
ce fut avec cette modeste somme que l'on entreprit la
fondation de l'hospice de la Charité, ouvert aujourd'hui
 aux vieillards des deux sexes, aux filles-mères, aux en-
 fants abandonnés, etc., etc. On avait arrêté, dès lors,
 que l'Aumône se chargerait des orphelins, et immédiate-
 ment on envoya ceux du sexe masculin dans la maison
  du prieuré de Saint-Martin-la-Chana, et les filles dans
 l'hôpital de Sainte-Catherine, en leur donnant de suite le
 nom de la sainte sous le vocable de laquelle cet hospice
 était placé.
    Guillaume Paradin, dans son Histoire de Lyon, nous con-
serve un détail précieux relatif aux soins dont ces pauvres
filles étaient entourées; « En ce lieu, Sainte-Catherine,
« sont, dit-il, les filles réservées et encloses, et n'en sor-
« tent point qu'elles ne soient conduites et accompagnées
« de leur maîtresse, laquelle les instruit, avec un grand
« soin, eu toutes honnestes fonctions que filles de bien ne
« doivent ig-norer. Et sont tenus les recteurs de l'Au-
« mosne de mander ladite maîtresse des filles, aussi tous
« les dimanches, pour être advertis de celles qui seront
« en aage de «ervir et d'estre logées. D'ailleurs touche à la
« charge d'iceux recteurs de faire une revue desdites pau-