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L'HÔPITAL DES CATHERINES 17 filles tout ce qui pouvait, par la suite, en faire de bonnes et utiles ménagères. — L'histoire de l'hôpital de Sainte- Catherine, qu'il ne faut point confondre avec l'hospice fondé dans le même temps, hospice dès lors devenu célè- bre sous le nom d'Aumône-Générale, se trouve liée par un souvenir précieux à l'histoire si brillante du commerce lyonnais dont les riches produits connus sous cette déno- mination: Soieries de Lyon, furent, dès leur origine, recher- chés par toutes les nations de TEurope. En 1535, lorsqu'Etienne Turquet, qui était alors tréso- rier de l'Aumône-Générale, introduisit dans Lyon l'art de fabriquer le velours et les riches étoffes, ce fut dans les maisons de Sainte-Catherine, de Bourg-neuf, de Saint- Georges et du Grand-Hôpital, qu'il monta les premiers métiers et les premiers dévidages de soie (1). Il est donc rigoureusement juste de reconnaître et de proclamer hau- tement, pour l'honneur de Lyon et de ses hospices, que les enfants appartenant à la fondation de Sainte-Catherine contribuèrent, dans une certaine proportion, en rela- tion avec leur nombre, leurs forces et la puissance pro- ductive de leur travail, à naturaliser dans notre cité cette fabrique lyonnaise si glorieuse, cette riche industrie à laquelle notre ville bien-aimée doit sa grandeur, et que soutinrent, par l'unité de leurs efforts et la puissance de leur talent, un si grand nombre de Lyonnais laborieux restés célèbres. Dans un plan dressé par Simon Maupin, voyer de Lyon et dont le nom se rattache si intimement à la construction de notre bel Hôtel-dè-Ville, plan qui porte la date de 1635, on peut voir que, sur l'emplacement des bâtiments démo- li) Voyez : Etienne Turquet et les origines de la Fabrique lyon- naise, par M. Vital de Velous, 1868, in-8?.