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440                   UN POÈTE OUBLIÉ

      LA PRACTIQUEDE L'ORTHOGRAPHE FRANÇOISE. — A Mes-
  sieurs les sindiques et habitans de la ville de Saincl-
 Rambert en Sauoye, Claude Mermet, dudit lieu, désire
 honneur et félicité.
      « Messieurs, il y a environ sept ans que j'avoye com-
  mencé à acheminer quelques uns de vos enfans en l'es-
 criture et usage de la langue françoise, lesquels com-
 prindrent en peu de jours ce dequoy je leurpouvoy faire
 part. Mais voyant d'un costé la grande affection que
 j'avoy à les enseigner, considérant de l'autre qu'il se
 faut reculer pour mieux sauter, je m'en allay un peu
 voir du monde ; non en mesurant la longueur des pays
 lointains, ny en traversant la largeur de l'escumeuse
 Amphitrite, mais en m'arrestant en la ville de Lyon, je
 me suis bien voulu contenter d'y fréquenter des hommes
 doctes, pour me fournir d'une partie de ce qui me défail-
 l i t : à l'intention de reprendre nia brisée et de suivre
 mon premier dessein qui est de me délecter au cidtivage
 de tant de bons esprits qui croissent PARMY CES ROCHES ET
 COLLINES SAINCT-RAMBERTOISES et pour faire sortir un
jour de la bouche des circonvoisins ceste louange : « La
jeunesse de Sainct-Rambert florit aux bonnes lettres. »
 Ha ! que chacun se devroit bien aider à fortifier la ville,
non de grosses murailles et larges remparts, mais plus-
tost d'hommes pleins de science, pour soustenir les droicts
de la communauté et pour faire service à leur prince. En
 considération de quoy, je me sens tous les jours croistre
le courage de commencer de ma part à pousser une pe-
tite pierre à la fondation, pour semondre les plus forts à
en porter des grosses à lapoursuitte d'un si bel édifice. Je
vous prie donc, Messieurs, recevoir humainement ce
petit livre, que je vous dédie affectueusement, pour arres
du zèle que j'ay de faire service à ma patrie. Or, je