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                       RENÉ DE LUCINfiE                    381

  René de Lucinge, ralliant autour de lui quelques hommes
  intrépides, se jette avec eux au plus fort de la mêlée.
  A ce choc inattendu, les pirates s'arrêtent, les chrétiens
 reprennent courage et les pressent vivement. Occhioli, le
  chef des forbans, en voulant ramener les siens au combat,
 tombe frappé d'un coup mortel. A la vue du cadavre de
 leur chef, les assaillants sont pris d'une folle terreur; ils
 abandonnent le navire chrétien et se précipitent sur leurs
 galères ; mais tous n'y parviennent pas, plusieurs sont
 engloutis dans les flots, d'autres sont faits prisonniers,
 quelques-uns des vainqueurs, emportés par leur bouillant
 courage, arrivent sur les galères mêlés aux vaincus, dont
 les rangs se referment sur eux ; alors apparaissent dans le
 lointain des vaisseaux aux mâts desquels flotte la croix
 blanche de l'ordre ; les forbans se retirent en grande hâte,
 emmenant leurs captifs, parmi lesquels se trouve René.
    A peine les vaisseaux chrétiens ont-ils disparu à l'horizon
 que les pirates se réunissent pour nommer un chef. Deux
compétiteurs sont en présence : l'un dont la tête blanchit,
fameux dans les conseils ; l'autre à peine âgé de trente
ans, et déjà célèbre par son intrépidité : auquel des deux
reviendra le cimeterre d'Occhioli?Tous deux ont'des titres
au rang suprême, tous deux ont de nombreux adhérents ;
les deux partis sont en présence, des menaces sont échan-
gées, les épées sortent du fourreau ; le sang va couler
lorsqu'un vieillard, jadis vainqueur dans cent combats,
aujourd'hui prudent conseiller d'Occhioli, s'élance au mi-
lieu des pirates et leur montrant René :
    —^Amis, leur dit-il, à d'intrépides corsaires comme
vous, ilfaut un chef intrépide ; celui-là n'est-il pas digne
dé vous commander dont le courage vous a fait reculer?
    Cette proposition est reçue avec acclamation par lés
pirates ; alors se tournant vers notre héros, en lui présen-
tant le cimeterre d'Occhioli :