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ET LES BEAUX-ARTS A LYON 357 ainsi que se sont formées des collections de la plus grande richesse et que nous pouvons admirer au Palais du Com- merce les produits des fabriques les plus diverses. Toutes les écoles sont représentées dans cette section de l'exposition. Porcelaines de la Chine et du Japon, faïences de la Perse, de l'Asie mineure et de l'île de Rhodes, faïences hispano-moresques, produits de l'école italienne du xvie siècle, porcelaines et biscuits de Sèvres, vieux Saxe, vases et plats de toutes formes de nos anciennes écoles françaises, si riches, si variées, et parmi lesquelles les trois villes de Rouen, de Nevers et de Moustiers tiennent le premier rang. La fabrique de Rouen surtout, dont la prospérité se maintint pendant un siècle et demi, est véritablement notre école nationale, puisqu'elle ne procède d'aucune école étrangère. Aussi ses produits n'ont-ils pas cessé d'obtenir la préférence des connaisseurs. De cette école on pourrait citer à l'exposition plusieurs objets vraiment remarquables, entre autres un grand plat polychrome, orné de médaillons encadrés de figures représentant les quatre saisons (1291). De l'école de Moustiers, nous avons ausssi remarqué un grand plat ovale, orné d'un portrait de Louis XVI enfant (1286), ainsi qu'un autre plat de même forme, à bords découpés, et ornés de dessins dus au crayon de Bérain, l'habile dessinateur de Louis XIV, qui a fourni à la fabrique de Moustiers tant de sujets gracieux, re- produits sur l'émail avec une finesse remarquable (1314). Cette école de Moustiers, aux couleurs bleues, si dou- ces au regard, nous intéresse à plus d'un titre. C'est à elle, en effet, que se rattache celle de nos fabriques lyon- naises, dont nous voyons plusieurs produits remarqua- bles à l'exposition rétrospective. En 1733, un fabricant