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342 RAPPOKT propriété du marquis d'Ivry. Cette maison avait appartenu à un membre de ma famille , dont le nom a été retenu, avec reconnaissance, par le monde savant et auquel la ville de Chalon veut élever, en ce moment, une statue pour perpétuer le souvenir de sa mémoire et de sa grande découverte. Il se nomme Nicéphore Niepce ( i ) . Je ne vous parlerai pas de ses travaux, vous les connaissez tous, Daguerre, son collaborateur, sur la fin de ses jours, a voulu s'attribuer le mérite de son invention; — mais M. Che- vreuil, de l'Institut, vous le savez, a fait justice dans un célèbre mémoire, lu à l'Académie, de cette usurpation. Mais qu'exhumait donc M. Jules Chevrier de ce grenier? Je lui laisse le soin de vous le dire lui-même : « J'étais à fu- reter dans le bric à brac du grenier de cette maison, quand je fus vivement frappé à la vue de quelques instruments de chimie et de photographie. Antiquaireet artiste, je ne pou- vais méconnaître ces restes précieux menacés d'une des- truction prochaine. Tous ces instruments étaient ceux dont Nicéphore Niepce s'était servi pour ses premiers travaux. J'obtins facilement de la courtoisie du propriétaire l'aban- (i) Note à propos de J. Nicéphore Niepce et du Dépôt de ses ins- truments et de ses premières épreuves dans le musée de Chalon-sur- Saône.—Chalon — Dejussieu, 1861. Toutefois, ce n'est pas dans cette maison, qui est située au village, de Lux, près Chalon-sur-Saône, que Nicéphore Niepce fit la dé- couverte de l'héliographie, — cette maison appartenait à Isidore.: Niepce fils unique de Nicéphore. Ce dernier habitait au Gras,, hameau de Saint-Loup de Varennes, et un propriétaire voisin,, M. le docteur Lépine, pour perpétuer le souvenir de Nicéphore et. de son invention, y a fait placer une grande inscription, qu'on peut lire depuis le chemin de fer qui traverse la propriété. Ce n'est qu'a- près le décès de son père qu'Isidore transporta du Gras à Lu'x les instruments que M. Chevrier y a découverts et qui sont aujourd'hui au musée de Chalon.