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328                           RAPPORT

    Philippe le Hardi,pour mettre Chalonà l'abri de nouvelles
invasions, fortifie l'un de ses faubourgs, refait les vieux
bastions qui entourent les nouveaux quartiers qui s'étaient
formés au delà de l'ancienne enceinte romaine, et qu'on
appela la haute enceinte:
     Quand Louis XI entra en Bourgogne, « dans ce paradis
terrestre qu'il avait tant ambitionné, comme il l'écrivait au
comte de Dammartin, il se montra cruel envers la ville.
 Celle-ci, cependant, n'avait été que fidèle à sa jeune souve-
 raine, Marie de Bourgogne, héritière du présomptueux
 Charles le Téméraire,son père, mais alliée à un prince d'Au-
 triche. Louis XI fut impitoyable pour Chalon. Les princi-
 paux habitants périrent sous la hache du bourreau. — « Si
 l'on en trouvoit trois ou quatre réunis dans la rue, le sire
 de Craon les faisoit jeter dans la Saône; tous les chanoines
 durent se sauver. Le bailliage fut taxé à une contribution de
  1,404 écus d'or par semaine, à 69,348 écus par an. » (1).
     Tel fut le don de joyeux avènement que Louis XI fit à
  cette pauvre ville, quand il la réunit à sa couronne.
     Sous la Ligue, Chalon est la principale place d'armes
  de Mayenne. — I l y séjourne souvent dans sa grande ci-
  tadelle que François I er avait élevée sur l'emplacement de
  l'antique abbaye de Saint-Pierre, pour, suivant l'ej^pression
  de Saint-Julien-de-Baleure, « tenir la ville en subjection et
  les habitants m cervelle. »
    A cette douloureuse époque, Chalon subit toutes les
 vicissitudes ; — souvent pris par l'armée royale, il est re-
 pris ensuite bientôt par les Ligueurs, — et dans ces alterna-
 tives, il subit toutes les horreurs d'une ville prise d'assaut.
 Les protestants ne respectèrent pas un seul de ses monu-
 ments. Tous furent pillés et saccagés.


      (1) Courtépée, t. IV.