Revue du Lyonnais » série 4 - n°4 ( 1877 ) » pp.103

                    LE PONT DE LA BOUCLE                 103

     Chaque pile est composée de plusieurs colonnes en
 fonte qui sont terminées par une vis de 60 centimètres de
 diamètre et de 60 centimètres de hauteur. Ces vis, sys-
 tème Mitchell, sont déjà employées en Angleterre pour
 les fondations des phares.
     Les colonnes sont donc vissées dans le sable ou la terre
 qui forme le lit du fleuve.
     Les colonnes sont déjà toutes fixées.
     Les piles sont reliées entre elles par trois arceaux en
 fonte, de quelques centimètres d'épaisseur seulement ;
 l'espace vide entre ces arceaux sera couvert par des tra-
 vées en bois et par un plancher qui formeront le tablier
du pont.
    En amont de chaque pile et h quelques mètres de
distance, on remarque un faisceau composé de trois co-
lonnes pour servir de brise-glace et amortir le choc résul-
tant du courant.
    La plus grande profondeur qu'on ait rencontrée a été
d'environ 3 mètres ; dans certains endroits elle n'est que
d'à peine 50 centimètres ; les colonnes reposent presque
à fleur d'eau.
    Le pont n'est destiné qu'aux piétons.
    Il servira aux visiteurs de l'Exposition pendant toute sa
durée.
    Après l'Exposition, il sera livré à la circulation du pu-
blic, moyennant un péage de deux centimes par personne.
    Ce nouevau pont est un des premiers, dans son genre,
qui soit construit en France.
    Jeté hardiment, comme une flèche, entravers du fleuve,
au point où il est le plus large, avec ses colonnes effilées
et ses arceaux élancés, il aura tout à la fois un air de co-
quetterie, de grandeur et de fierté.
    Quinze jours après cette annonce, le lundi 19 mai, à