page suivante »
THIERRIAT 489 « sacrifice d'Abraham, la Justice et l'Abondance. Sur « ces meubles brillent des hanaps, des buires, des buret- « tes, des grès flamands, des verres de Venise, des « vases de Palissy, enfin des lampes romaines, des pa- rt rures de femme, des statuettes, des pierres gravées, » des bijoux d'Egypte, dé la Grèce et de Rome ». Ainsi» s'exprime M ile Jane Dubuisson au sujet de cette collec- tion que la fortune de Trimolet lui a permis de réunir, et dont la valeur est difficile à fixer en argent ; le prix des chefs-d'œuvre de l'art ne pouvant être évalué, môme en centaines de mille francs ! L'affection de Thierriat pour Bonnefondse manifestait en toute circonstance. Je me souviens de sa mauvaise humeur contre un touriste connaisseur qui visitait nos musées et qui critiquait Bonnefond. Ce visiteur prétendait qu'on avait surfait Bonnefond, qu'il y avait chez lui plus d'adresse que de talent, qu'il éludait les difficultés au lieu de les vaincre; que dans le nu, il dissimulait les attaches des muscles sous les plis des vêtements ramenés adroitement sur le cou, les mains, les pieds, sur ce qu'il y a de plus intéressant à pein- dre ; que dans les-Saintes Huiles, que Thierriat qualifie de chef-d'œuvre, dans sa notice sur no s tableaux, les manches dupontife sont adroitement ramenées sur les poignetsd'une exécution toujours difficile ; que dans le Christ peint par Bonnefond pour la salle de la Cour d'assises, la tête pen- chée en avant ne présente qu'une masse- de cheveux qui dissimule la face et projette une grande ombre sur toute la poitrine contrairement à ce qui fait le charme de l'ad- mirable Descente de Croix de Rembrandt ; que le Vœu à la Madone peint d'abord entons gris, à la manière de Revoil, a été ensuite revêtu de giacis dorés qui l'éclairent comme une lanterne vénitienne ; que le tableau du Mauvais pro- priétaire, chassant de sa maison une malheureuse famille,