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aux élèves. Imprimé avec soin par Brunet, lithographe
à Lyon, il faisait partie des prix annuels que l'adminis-
tration décernait aux jeunes lauréats.
   Plusieurs faits donnent la mesure du talent de
Thierriat, de l'excellence de ses leçons et de sa répu-
tation méritée comme professeur. Peu d'années avant
1830, le duc d'Orléans, qui voyageait en province pour
étendre sa popularité, vint à Lyon. Thierriat lui fut p r é -
senté. Ce prince lui proposa de le suivre à Paris et
d'entrer dans sa maison pour donner des leçons à ses
enfants. C'était un appel à la fortune. Il n'y avait alors à
Paris d'autre peintre de fleurs que Redouté qui n'était pas
bien redoutable. Thierriat, dans le haut entourage du futur
roi des Français, aurait trouvé le placement facile et
fructueux de ses œuvres délicates, et, dans cette ville
de Paris, foyer des arts, des distinctions et des encou-
ragements de toute sorte. Tout l'invitait donc à accepter.
Mais en élève respectueux de Revoil, il voulut consulter
son ancien maître qui l'en dissuada. Il lui fit remarquer
que l'ambition du duc d'Orléans n'était un mystère
pour personne, qu'il était mal en cour et portait om-
brage au gouvernement, qu'il ne tarderait pas à être
exilé, et que tous ses protégés, disgraciés comme lui,
perdraient leur position et leur avenir. Thierriat, inti-
midé par ces raisons assez plausibles, mais que la r é -
volution de 1830 devait démentir , refusa les offres
du duc d'Orléans et conserva sa place à Lyon.
   Ces offres brillantes ne furent pas les seules qui lui fu-
rent faites. L'un de ses amis, commissionnaire pour la
soierie et qui faisaittous les ans un voyage en Allemagne,
fut chargé de lui faire la proposition d'aller fonder à Franc-
fort, aux frais de cette opulente ville, une école de des-
sinateurs sur le modèle de celle de Lyon. C'était encore