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458 LES AUDRAN
il, se laisse trop souvent aller à devenir apologiste ; trop
souvent l'homme qu'il choisit comme but de ses recher-
ches lui plaît tellement qu'il finit par le louer outre me-
sure... » Un grand maître a ses jours de fatigue et ses
jours de génie; quelle que soit sa force, il n'est jamais
absolument égal, et lorsqu'on veut l'étudier tout entier,
il faut juger ses œuvres faibles, comme ses oeuvres su-
blimes ; c'est le seul vrai moyen de l'apprécier à sa juste
valeur; nous avons admiré Gérard Audran, mais nous>
avons fait nos réserves. »
En conséquence, nous présenterons à grands traits les
faits principaux du travail de M. Duplessis.
Gérard, habitué dès l'enfance à voir des artistes autour
de lui, dut avoir de bonne heure le goût des arts et se vit
encourager par son père « graveur malhabile et -inexpé-
rimenté »; malheureusement, son oncle Charles n'était
pas là (1). Peu d'estampes sont signalées avant le départ
du jeune homme pour l'Italie où il dut se rendre vers 1666
peut-être même tout, ou parties de celles indiquées, ajou-
tons-nous, sont dues à l'autre Gérard. Arrivé dans| le
pays des beaux-arts, il entre à l'atelier de Carie Maratte,
visite les musées et se pénètre surtout de l'art du dessin
et de l'étude des maîtres de l'antiquité.
Les ouvrages exécutés pendant son séjour de six ans,
sont fort nombreux ; nous ne pouvons les détailler ici,
non plus que les autres, puisqu' on a des catalogues de
l'œuvre des célèbres graveurs.
Il revient en France, se lie avec Charles Le Brun, qui,
voyant en lui un artiste qui peut faire honneur à l'art
français, prie Colbert de l'attacher au service du roi. Gi-
(1) Karle Audran gravait à Lyon de 1622 à 1641 ; Girard n'était pas
en âge de recevoir ses leçons.