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 LETTRES ARGHÉOLOGIQLES S M LE FOREZ
                               ir

               LES   FOIRES DE SAINT-SAUVEUR


                      tA Monsieur le comte de impé.

             'ESTIMEZ-VOUS     point comme moi, monsieur le
                comte, que c'est surtout pendant les longues
                veillées d'hiver, alors qu'on entend à sa porte
   le vent du nord râler et se plaindre commeun agoni-
  sant, qu'il est vraiment doux, les pieds sur les chenets,
  de laisser son esprit se répandre en mémoire vers le passé?
    Bercé par les fantasques chansons que la bûche fre-
 donne, vous écoutez avec délice la ^plainte désespérée de
 la brise nocturne dans les sapins d'alentour, tandis qne
 votre pensée, évoquant de mystérieuses ombres, se pro-
 mène rêveuse à travers un monde qui n'est plus. On dirait
 que les intermittentes et sinistres rafales que la tourmente
 traîne et brise aux angles de la maison soulèvent dans
 les recoins de votre âme comme une poussière de souve-
 nirs que vous voyez s'élever tout à coup et tournoyer de-
 vant vous.
    Ravi de l'apparition de ces hôtes oubliés, vous les ac-
 cueillez avec joie, vous les suivez volontiers dans leur
 course vagabonde, vous remontez avec eux le cours des
années écoulées, tant et si bien que l'âtre naguère si
jaseur finit par se taire, pendant que la pendule moins
discrète ne se gêne point pour prendre et reprendre la
parole.
    Ces affinités secrètes entre le vent d'hiver qui g-émit au