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                    LA GUERRE DE MORÉK                   427

efforts, les travaux n'avançaient pas. Des bas fonds va-
seux protégeaient la place du côté de la mer. Du côté de la
terre, un sol marécageux s'étendait au loin, protégé par
des fortifications régulières élevées par des officiers-euro-
péens. Les noms que portaient les batteries indiquaient
l'esprit qui animait ses défenseurs. C'étaient : Guillaume-
 Tell, Kosciusko, Franklin, Skander-Bey, Rhigas, Botsaris,
Byron ; quatre/mille hommes étaient enfermés dans ses
murs commandés parNoti-Botsaris, frère de Marco, Stour-
naris, Macris, Tsong*as, Liocatos. Des Polonais, des Ita-
liens, des aventuriers de tous les pays, prêtaient à la vail-
lante cité le secours de leur intelligence et de leurs bras.
Des ingénieurs habiles détruisaient, à mesure qu'ils s'éle-
vaient, tous les travaux des assiégeants, et Miaulis dont
les légers navires ne se reposaient jamais, maintenait les
communications ouvertes avec les iles Ioniennes, appor-
tant l'or et les encourag-ements de l'Europe, des muni-
tions ou des défenseurs. Le siège menaçait de ne jamais
finir.
   Irrité, soucieux, voyant les orages grandir autour de lui,
Mahmoud écrivit à son général en chef, ces paroles
terribles dans leur laconisme : « Missolonghi ou ta tête. »
   Reschid-Pacha se sentit perdu..
   Une ressource lui restait ; un homme pouvait venir
à son aide. Il envoya une lettre pressante à Ibrahim.
   Il était tellement certain que le prince égyptien pou-
vait seul mener à bien cette entreprise et sauver la
situation périlleuse de Reschid que la pensée en était
venue en même temps à bien d'autres esprits. Presque à
la même heure que la lettre du vizir, Ibrahim recevait un
ordre du Sultan qui lui enjoignait d'avoir à se rendre de-
vant Missolonghi et le nommait, en même temps, pour ses
exploits visir delaMorée. Ibrahim obéit. Comme àl'ordi-