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408                 LA GUERRE DE J10RÉE

 ne venaient pas, ceux-ci se laissaient surprendre dans le
 canal de Samos par l'amiral g'rec qui commandait une cin-
 quantaine de navires de faible tonnage. Le Capitàn-Pa-
 cha, sortant de son apathie, voyait avec effroi les brûlots
 grecs incendier deux frégates l'une de 32, l'autre de 54
 canons, une corvette de 24 et les corsaires emmener une
 vingtaine de transports ; fuyant alors avec le reste de ses
 vaisseaux, il s'était réfugié dans le golfe d'Halycarnasse
 où, d'après les ordres les plus pressants, les Egyptiens se
 bâtèrent de le rallier.
    Le 26 août, les deux flottes firent leur jonction.
    Jamais, depuis le commencement de la guerre, pareille
 force navale n'avait paru dans les eaux bleues de l'Archi-
 pel. Les Turcs enfin rassurés ne pouvaient se lasser d'ad-
 mirer la beauté des navires égyptiens,leur élégance, leur
 armement, la perfection de leur manœuvre et la supério-
rité de leur marche. La sécurité et la confiance avaient
repris dans tous les cœurs, il était même déjà question
d'aller à la recherche de l'ennemi, quand celui-ci se pré-
senta.
   Sans calculer la témérité de son entreprise, sans consi-
dérer la supériorité du nombre, le 5 septembre, Miaulis
s'approchait avec ses cinquante voiles. Les brûlots de Ca-
naris marchaient en avant. A la vue de ces faibles navires,
les Egyptiens se proposaient déjà de les amariner ;
les Turcs, en reconnaissant les terribles machines in-
cendiaires, prirent la fuite ou s'empressèrent d'aller
s'échouer à la côte. Canaris, sans se laisser détourner de
son implacable mission, engagea le beaupré de son pre-
mier brûlot dans les sabords de la grande et belle frégate
qui portait le pavillon amiral et ne se retira dans son ca-
not que lorsque la flamme eût brillé aux regards éperdus
des Ottomans. Bientôt l'incendie s'élança et se répandit