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« THIERRIAT 3C9 Bonnefond, de »3oulary, l'oncle de notre poète lyonnais, de Rey, qui deviendra son associé en 1830, et lui facilitera par sa collaboration, le moyen de pousser ces excursions dans le Bugey, en Savoie, dans les provinces voisines. Son goût pour la nature se manifeste dès lors et sans las- situde jusqu'à sa mort ; à plus de 80 ans, il voyage et travaille encore. Il copie fidèlement la nature, sans rien ajouter, sans rien retrancher, ni chang-er. Il admet en principe que la nature se compose et s'arrange toute seule ; que le mérite de l'artiste consiste à bien voir, à choisir le côté pittoresque, à saisir l'heure favorable où le paysage s'éclaire le mieux, à le rendre le plus fidèle- ment possible, avec tous les détails des premiers plans qui donnent au site sa profondeur, son originalité, sa variété infinie. Très-habile à l'aquarelle, il adopte ce genre de peinture dont le transport et la préparation sont moins embarrassants et plus expéditifs que la peinture à l'huile, et il produit, en outre de tout ce qu'il a vendu aux ama- teurs, une masse de paysages et de compositions de fleurs dont le nombre fut l'objet de l'étonnement général, le jour de la vente de ses œuvres et de sa collection. Outre la moisson de dessins et d'aquarelles qu'il r a p - portait de chaque 'voyage et qui auraient pu s'utiliser à Paris, bien mieux qu'à Lyon, dans les revues illustrées, Thierriat rapportait de temps en temps un vieux meuble, quelque faïence, un cadre, une toile enfumée qu'il r e s - taui'ait lui-môme avec le plus grand soin. Il avait du plaisir à rendre à la vie, à la lumière, un objet maltraité par le temps ou par les hommes, et peu à peu sa collec- tion s'augmentait à peu de frais. Qu'il était heureux de prendre son sac d'artiste pour aller se retremper dans le spectacle de la bonne nature, et fuir les tracas et les intrigues des coteries artistiques qu'il 24