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OTICE su±\_ L'ARBRESLE (SUITE*) Je ne puis préciser la hauteur de ces murs, parce que ceux qui en étaient les voisins les démolissaient par le haut, pour se servir des pierres et bâtir à leur appui ; mais ils avaient au moins dix à douze mètres de haut, sur un mètre et plus de large. Avant l'inondation de 1715, dont il est parlé plus loin, la grande route de Paris à Lyon traversait la ville de l'Arbresle et la coupait en écharpe, de la porte Sapéon à la porte de la Magdeleine. Ces deux portes, dit M. Gonin, étaient garnies de bastions, d'anciennes estampes en font foi. Les ancêtres de la famille Foray, dont la maison était adjacente à la porte de la Magdeleine, semblent en avoir été les gardiens et avoir tiré leur nom patronymique Foray de Fores, portes; tout comme aussi la famille Poncet paraît avoir tiré son nom du pont Sapéon, dont elle avait la garde. La maison Poncet se voit au bord de la rivière. Ces deux portes ont peut-être été démolies pour livrer passage à la grande litière qui transportait à Paris le cardi- nal de Richelieu mourant. Il ne faut point s'étonner que l'abbaye de Savigny ait pu faire face aux dépenses énormes des fortifications de l'Arbresle. Ses biens étaient immenses ; ses religieux étaient les fils des plus nobles familles d'alentour. Qu'on en juge par ce qui suit : Le seul clerc Stéphane donne à l'abbaye, en 1012, dix curtils ou fermes et deux forêts à Mohtagny, hameau de Bully. L'archevêque Burchard, en 1016, lui donne, avec les forêts qui l'entourent, le mont Ledaycus, Leday, qui, par cor- ruption, s'est traduit par Glay, ou simplement par le Mont, ancienne maison Dalin, propriété immense, dont les confins étaient Conzy, la chapelle d'Amanzé de Châtillôn, l'Azer- gue, Montagny et Apinost, c'est-à -dire une partie considé- rable de Saint-Germain. (*) Voir la précédente livraison.