Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                         BIBLIOGRAPHIE.                      317

 tent aujourd'hui soixante-dix ans ou plus, peuvent se rap-
 peler que, sous le maître d'école Putet et son fils Clément,
 dans la maison au chevet de l'église, ils ont appris à écrire
 sur la table où l'on étendait les patients. Non loin de l'école,
 le tisseur en mousseline Antoine Foray, pour étirer sa pièce,
 avait adapté au rouleau de son métier la petite roue en fer
 de l'appareil de justice qui étirait le corps du supplicié.
    Au bas du donjon, près la porte actuelle, l'empreinte d'un
 pied et d'une main, le nom de la rue Tranche-Oreille, comme
 aussi l'empreinte légère d'un fouet sous la poterne du
château de Sain-Bel, semblent indiquer les divers châti-
 ments qu'on avait à redouter. C'était la justice du temps.
 Les Almanachs du Lyonnais ont soin de remarquer que les
 prisons du château de l'Arbresle étaient à la disposition des
seigneurs du voisinage, hauts justiciers de l'époque. Les
juges nommés par l'Etat les ont remplacés ; mais heureuse-
 ment le supplice de la torture n'existe plus. C'était le moyen,
 dans l'atrocité des souffrances, de faire avouer au patient,
vrai ou non, tout ce que l'on voulait.
    Déjà de son temps saint Augustin déplorait à chaudes
larmes que l'ignorance du juge qui, par la torture, cherchait
l'aveu du crime, devint le plus souvent la calamité de
l'innocent : Ignorantia judicis plerumque est calamitas
innocentis.
   Il faut bien dire aussi qu'à la suite de l'invasion des bar-
bares, des Sarrasins, des Huns et autres, le vol et le bri-
gandage étaient devenus si communs, si redoutables, que
la loi, importée par les barbares eux-mêmes, punissait par
la perte des oreilles, du nez, d'un Å“il, d'une main ou d'un
pied le vol et le brigandage, suivant leur gravité ou leur
récidive. L'on voit, qu'en 1050, par une charte d'Itier de
Talaru qui habitait sa villa de Clévi, berceau des Talaru,
l'on voit, dis-je, que près de Bully et des Amas, il y avait
le long de la route des fourches patibulaires où l'on pen-
dait les malfaiteurs pour faire peur aux autres et cet en-
droit s'appelle encore aujourd'hui les Potences.