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 308                      BIBLIOGRAPHIE.

 ecclésiastiqne et religieuse, le vulgarisateur de l'instruction
 populaire, le vengeur des dames françaises dans leur hon-
 neur, l'apologiste de Jeanne d'Arc ; il s'agit de Gerson, le
 mystique doux et suave par excellence, le docteur très-chré-
 tien, évangélique et conservateur, à qui nous devons l'usage
 universel de la Salutation angélique avant la prédication,
 l'usage si touchant, si profondément humain qui donne au
 criminel un prêtre pour l'accompagner sur l'échafaud, pour
recueillir son repentir et son dernier souffle ; il s'agit de
 Gerson à qui nos ancêtres attribuent originairement, et non
sans motifs, le livre de VImitation de Jésus-Christ, à qui les
fidèles et le clergé de Lyon, où il est mort en odeur de sain-
teté, vouèrent, du consentement de l'Ordinaire, un culte
public. Dans l'église de Saint-Paul, on lui éleva un autel
surmonté de son image, la tète entourée d'un cercle de
gloire. Le tombeau de Gerson, appelé bienheureux et saint,
par l'Ordinaire, fut, dans cette même église témoin de l'an-
gélique piété du grand Docteur, le théâtre de miracles signa-
lés dont le souvenir ne s'est jamais effacé. « Aujourd'hui
encore, disait le vénérable archevêque de Toulouse, M5' Mio-
land, de sainte mémoire, ancien supérieur des Missionnaires
de Lyon, nous ne l'appelons guère dans notre ville que saint
Gerson. »
   Nous sommes à l'époque des réhabilitations de nos gloires
nationales trop longtemps négligées. Gerson n'est certes gas
la moindre ! La ville de Paris, dont durant plus de trente
 années il fut le Chancelier, a tout récemment placé sa statue
à la façade de la Sorbonne, à côté de celle même de Bossuet,
son admirateur eVen quelque sorte son plus illustre disciple.
La ville de Lyon qui, il y a quatre siècles et plus, eut la gloire
de lui donner un tombeau, se dispose à lui ériger un monu-
ment public de pieuse vénération, de reconnaissance et de
réparation. Comment a-t-elle pu, en ces derniers temps, ou-
blier l'homme illustre qui fut son flambeau et son consola-
teur dans ses dernières années ? Comment a-t-elle pu oublier
que jadis elle lui avait élevé un autel?... C'est que la mé-