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                             POÉSIE
  On dirait la mêlée au fort d'une bataille ;
  Les volets à grands coiJps vont frapper la muraille ;
  Un peuplier gémit s'inclinant sous le vent ;
  La tempête rugit comme un tigre en furie ;
  Et sur ses gonds rouilles la girouette crie,
         Tournant et retournant.


  Par moments tout s'apaise et tout rentre en silence ;
  Mais bientôt l'aquilon reprend sa violence,
  Et devient plus terrible après ces calmes plats.
  Je crains sous ses assauts que la maison s'écroule,
  En entendant le bruit de la tuile qui roule
         Ou qui vole en éclats.


  L'ouragan furieux hurle au loin dans la plaine,
  Il se rapproche encor, de nouveau se déchaîne ;
  Depuis quelques instants il attaque par bond.
  Sa rage est à son comble, effrayante, indicible,
  Quand éclate soudain le craquement terrible
         Du noyer qui se rompt.


  Il tombe avec fracas sur la terre durcie :
  Ma vaillance à ce choc n'est pas très-affermie ;
  La glace me reflète un regard anxieux.
  Après ce grand effort, haletante, épuisée,
  La trombe lutte en vain, sa puissance est brisée,
         Et je respire mieux.
                                      Philippe DEL&STRE.


Aignoz, près Belley, 1874.