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L'OURAGAN D A N S L E H A U T B U G E Y * Au coin du feu, ce soir, à l'heure où tout repose, Les pieds sur mes chenets et la porte bien close, J'aime entendre mugir la tempête au dehors. Quelquefois elle pleure aux portes de la salle ; D'autres fois en sifflant s'engouffre la rafale Dans les longs corridors. La lune qui répand sa lumière argentée Eclaire en laissant voir la tourmente indomptée, Et brille sans nuage en un ciel clair et pur : Un noyer gigantesque assailli par l'orage Se tord en abaissant son immense branchage Tout auprès d'un long mur. Je savoure l'abri ; mon feu flambe et pétille ; Le sable projeté sur les vitres grésille ; Ma fenêtre parfois s'ébranle aux coups de vent, La bourrasque grandit, sa secousse est plus forte ; Elle va, fuit, revient; il semble que la porte Cède ainsi que l'auvent. * Notre imprimerie vient de mettre sous presse un joli petit volume intitulé : Souvenirs poétiques de la Dombes et du Bugey. Nous en détachons une pièce qui, nous l'espérons, fera connaître et surtout aimer l'auteur. 46