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CHRONIQUE LOCALE. 239 que, sous sa direction, la Compagnie voulût bien redoubler d'acti- vité dans ses travaux. Jamais la parole élégante de notre président n'avait plus visé à charmer les oreilles et n'y avait mieux réussi. Ce discours a été le dernier. Saisi par le froid, en sortant de la séance, il a ressenti des frissons, s'est mis au lit et a été emporté avec une effrayante rapidité. A ses funérailles, où assistaient les corps savants de la ville, M. le docteur Teissier a pris la parole au nom de l'Académie et il a fait un tableau rapide de cette vie si religieuse, si active, si bien remplie sous le rapport des affaires, des études et des bonnes œuvres. M. le docteur Teissier a gardé le silence sur les travaux littéraires du défunt, et, en effet, malgré sa haute notoriété dans le monde érudit, M. Guil- lard n'a pas laissé de ces ouvrages qui sauvent un nom de l'oubli. M. Guillard était né à Marcigny (Saône-et-Loire), le 25 août 1807. — Par décret du président de la République, M. Berlioux, docteur ès-lettres, chargé du cours de géographie à la Faculté de Lyon, est nommé professeur de géographie à ladite Faculté. C'est une faveur que tout le monde attendait. — Encore un beau volume à l'avoir des presses lyonnaises : la Chasse aux papillons d'or, par Joséphin]Soulary, éditée par Scheuring, vient de faire son apparition aux vitrines des libraires. Le livre, splen- didement imprimé par MM. Louis Perrin et Marmet, fera honneur aux imprimeurs et à l'éditeur, autant qu'à l'illustre poète, notre ami, l'auteur. — Une erreur de mise en page nous a fait dire, dans notre précé- dente livraison, que M. Michel avait été nommé secrétaire de la So- ciété d'Education; nous nous empressons de nous rectifier. M. Ma- they, professeur de mathématiques, a été nommé secrétaire général; M. Bonnel, secrétaire correspondant; M. Michel, bibliothécaire; M. Domeck, bibliothécaire-adjoint, et M. Pallud, trésorier. — M. Reignier, secrétaire de l'Académie universitaire, a été appelé à faire valoir ses droits à la retraite. Il a été remplacé par M. Jobert ; ce changement a été accueilli avec joie par toutes les personnes qui ont des relations avec l'Université. . — Un décret du maréchal de Mac-Mahon ayant autorisé la distri- bution à titre de prêt, entre les musées de province, de 275 tableaux provenant des réserves du Louvre, M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts a désigné parmi les villes entre lesquelles aura lieu cette répartition : Lyon, Bourg, Saint-Etienne, Grenoble, Valence, Autun et Mâcon. — On ne se plaint pas à Lyon de la pénurie des savants, on n'est embarrassé que de la petitesse des locaux destinés à les recevoir. Les Sociétés d'Agriculture, d'Architecture, d'Éducation, la Société litté- raire, si travailleuse, n'ont qu'un seul et mesquin local où il est impossible de placer des bibliothèques. Le Muséum ne sait où mettre ses collections, et les visiteurs ne peuvent remuer à travers les vitrines trop serrées. MM. Chantre et Guimet viennent de lui offrir généreusement deux riches collections d'ethnographie, et le Muséum encombré ne sait, à la lettre, où les placer. Pareille pléthore dans notre Musée, où aucun tableau ne pourrait plus trouver de place, et qui cache même dans ses greniers des toiles à rendre riche et fîère plus d'une ville de second ordre. Qu'un mil-