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ÉTYMOLOGIE DU MOT DIEU 199 réussi? Ainsi procèdent, en effet, les numisnlatistes et les paléontologistes, sans que personne leur en fasse un re- proche. Aucun fragment n'est jugé par eux inutile, ayant, pour en éprouver la valeur, une pierre de touche qui est, pour eux, dans les types connus, comme la mienne est dans le texte sacré. Je n'élimine, comme eux, que ce qui est repoussé par cette pierre d'épreuve, soit par le texte sacré : où est le tort ? Et maintenant, mon R. Père, si, comme j'aime à n'en pas douter, vous reconnaissez avec moi, dans la fable de Pandore, une simple version de l'histoire à 'Eve, ne recon- naîtrez-vous pas aussi avec moi, dans le trait de Y espé- rance ( tamç ) restée seule au fond de la boîte violée (Bêsiod. op. 96), un positif écho de celle qui avait été don- née à nos premiers parents, après leur chute, par la pro- messe d'un Rédempteur? Que si, malgré cette façon si réglée et si rationnelle de procéder dans l'étude des traditions antiques, je vois les légendes sans nombre que j'ai remuées rester pour vous inexpliquées et inexplicables peut-être (280-37), à qui la faute? A moi, qui ne saurais pas donner à mes exposi- sions la clarté nécessaire, ou bien à vous qui, tout entier aux procédés de la linguistique, n'en accepteriez pas d'au- tres dans l'étude de l'antiquité? Auprès de qui la parole des maîtres aurait plus d'autorité que celle des faits eux- mêmes? — et qui, d'après M. Roth, avouant qu'il peut y avoir quelque souvenir à 'Adam, de Noë, dans Yama, dans Manou, dans Minos.... Ne voulez-vous pas qu'on puisse aller plus loin? Suis-je donc allé trop loin en étudiant la légende de Kardama (4e lettre, p. 94), où se reproduit si bien celle à 'Adam? Et lorsque j'ai vu dans ce nom de Kardama, signifiant limon ou terre en sanscrit, une tra- duction de celui d'Adam, qui a le même sens en hébreu,