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ÉTÃMOLOGIE DU MOT DIEU 197 cru. Il n'avait pas inventé, que je sache, le fruit de la science; il nous a seulement appris à le cueillir en oppo- sition avec l'enseignement, avec la loi de Dieu. Il n'est certainement l'auteur d'aucune antique tradition ; mais il les a toutes déformées chez les peuples, et il a ainsi dou- blement, réussi, soit auprès de nos ancêtres, qu'il a égarés loin de la vérité première, soit auprès des moder- nes qui ne savent plus remonter, de l'Å“uvre altérée, à l'Å“uvre sous sa forme native. Prenons un exemple, étudions, si vous le voulez, la fable de Pandore, que la libre pensée attribue à l'inven- tion humaine, mais inspirée par une pensée plus belle, plus vraie, plus facile à saisir que celle à laquelle serait due l'histoire d'Eve! (Guigniant, rel. t. j , p. 1133.) Qu'en dites-vous? est-elle à vos yeux une histoire, un mythe, un conte à bercer les enfants ? Faudra-t-il la regarder comme une création du démon de l'erreur ou bien comme une version, altérée par lui, de l'histoire de la première femme ? Un simple rapprochement avec le texte sacré suffira peut-être à nous éclairer sur son véritable caractère : essayons. Pandore était pour les Grecs la première de toutes les femmes comme Eve l'est pour nous ; Son corps avait été formé par ordre de Jupiter (Hesiod. Op. 60.) dieu dont le nom est ici, comme partout ailleurs, pour celui de Jèhovah qui avait formé la première femme ; Si le corps de Pandore n'avait pas été fait, comme celui &Eve, au moyen d'une côte, objet dont le nom signifie aussi boiteux en hébreu, (sela, costa, claudus), c'est par l'intermédiaire d'un boiteux du moins [Hesiod. op. 70) qu'il aurait reçu sa forme ; Pandore aurait été l'épouse d'un Epiméthée, en qui on