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                          POÉSIE,

Tandis que le soleil altère l'autre bord ?
Sous le grand olivier où je te yjs d'abord
Reviendras-tu jamais ? C'est là que l'ombre est douce.
Lorsque je t'aperçus, tu dormais sur la mousse;
Ta chèvre ruminait dans l'herbe, près de toi,
Et tes douces brebis t'admiraient comme moi.
Quel trouble me saisit ! mes regards se voilèrent,
Mon souffle se glaça, tous mes membres tremblèrent;
La sueur inonda mon front... Je crus mourir.
Cependant tes beaux yeux commençaient à s'ouvrir;
Avec étonnement sur moi tu les arrêtes.]
Un chien hurle, je crie : aussitôt sur nos têtes,
Effrayés à leur tour, s'envolent deux ramiers.
Je fuis, mais sous mes pas s'embrouillent les sentiers;
Les pins, les orangers, que mes yeux multiplient,
Partout, autour de moi, s'étendent, se replient.
J'arrive à Gorbio, tremblante, sans dessein,
En proie aux vains pensers qui roulent dans mon sein :
Allant et revenant de l'église à la place,
Respirant sous l'ormeau la bise qui me glace,
Evitant le regard qui peut m'interroger,
Lisant ma honte au front du plus petit berger,
Et partout retrouvant la dangereuse image
Du pâtre d'Italie étendu sous l'ombrage!
Il ne me reste plus, Thérèse, qu'à mourir,
Car je souffre d'un mal que Dieu seul peut guérir.




Ainsi, dans le sentier, à la garde des anges,
S'épanchaient librement les porteuses d'oranges.
Je précédais leurs pas, j'entendis leurs discours.
L'aiguillon oublié des premières amours
Pénétrant dans mon cœur avec le dialogue,
En fit jaillir ces vers, en manière d'églogue.
Là, du moins, là vivront, par mon art exprimés,
Et de ton souffle encor, de ton geste animés,