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            LES PORTEUSES                             D'ORANGES


                THÉRÈSE, RAVELINA, DES ANIERS.

                     THÉRÈSE, dans un jardin d'orangers.
      Il est midi, partons, les corbeilles sont prêtes;
      Toi, bon Domenico, place-les sur nos têtes.
      Que d'oranges, ma chère ! On n'en vit jamais tant.
                                     RAVELINA.

      Le maître, cette année, a lieu d'être content ;
      Il ne veut pas qu'on chôme à la distillerie *.
                                      THÉRÈSE.

      Enfants, vous pousserez la barre, je vous prie.
                                 (Elles sortent du jardin, et s'éloignent par le sentier
                                    qui descend dans la vallée.)
                                     RAVELINA.

      Heureux qui, possédant, récolte et ne fait rien !
                                     THÉRÈSE.

      C'est l'avis de plusieurs, mais ce n'est pas le mien.
                                     RAVELINA.

     Ces beaux fruits, tout gonflés d'essences précieuses,
     Fatiguent pour autrui nos mains industrieuses :
     Les sucs de leur écorce, à grands frais distillés,
     Parfument-ils jamais, dis-moi, nos fronts hâlés ?



  * Le» bigarades ou oranges atnères servent à composer des essences. Après avoir
râpé le zeste, que l'on porte aux distilleries, on coupe l'orange en quartiers pour la
faire manger aux brebis,
                                                                        H