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                        BREGHOT DU LUT                          149

toutes matières qu'il traitait avec une égale exactitude,
avec une remarquable sagacité (1). Il a laissé, en outre,
une grande quantité de manuscrits, dont quelques-uns,
dit-on, sont d'un prix inestimable pour la ville de Lyon.
   Né dans cette ville le 4 décembre 1782, il y est mort le
25 octobre 1867. D'abord, avoué près le tribunal civil de
Lyon, il vendit sa charge en 1827, par suite de sa nomi-
nation à l'emploi de conservateur de la bibliothèque de la
même ville, position qu'il conserva pendant une vingtaine
d'années. « Jusqu'à son dernier jour, il n'a cessé de t r a -
vailler, dit la Notice nécrologique... Il avait une mémoire
prodigieuse.., Sa mort équivaut à la perte d'une biblio-
thèque... » Membre de l'Académie de Lyon, dont il était
un des fondateurs, il était membre aussi des Académies
de Turin, de Dijon, de Besançon et d'autres sociétés
savantes.
   Il paraît que cet aimable vieillard, — il mourut âgé de
quatre-vingt-cinq ans, — avait gardé une grande fraî-
cheur d'idées, une remarquable verdeur d'esprit et de
corps. Il marchait droit et ferme, était d'humeur naturel-
lement railleuse, et dans la conversation, ne craignait pas
de lancer, à l'occasion, la mordante épigramme à son
interlocuteur. Mais il y mettait tant de bonhomie qu'on le
lui pardonnait assez ordinairement. Lui-même, l'instant
après, n'y songeait plus ; et il n'était pas rare, nous dit



  (1) Nous citerons seulement quelques-uns de ses travaux purement
classiques : Trad. de l'Octavius de Minucius Félix. Lyon, Durand,
1823, in-8°. — Discours sur la traduction, considérée comme exer-
cice. Lyon, Barret, 1822, in-8". — Plaidoyer de S. Sulpicius contre
L. Muréna, traduit d'Aonius Palearius. Paris, Lefebvre, 1826, in-8».
— Traduction du Testament de M- Grunius Corocotta Porcellos.
Dijon, 1827, in-8'.