page suivante »
NOTRE-DAME-DE-LYON 73 1° Qu'il n'y avait pas, comme on le fait dire aux his- toriens des premiers siècles, de pont fixe sur le Rhône, à l'époque de la domination romaine ; 2° Que le pont de pierre actuel fut commencé vers l'an 1180, sous les auspices des confrères du Saint-Esprit de Lyon (1), parles Frères-Pontifes ; 3° Que l'Aumônerie du Pont du Rhône n'était pas un hospice ; 4° Que l'hôpital n'était à l'origine qu'une annexe bien modeste de l'œuvre du pont, et qu'il ne prit de l'extension que sous l'administration consulaire ; Et 5° que la tradition acceptée aujourd'hui provient d'une erreur, née seulement au xvne siècle et accréditée depuis à l'abri de grands noms. Le 15e canon du concile d'Orléans de 549 et l'acte inséré dans le Gallia Christiana ne pouvant donc pas s'appliquer'à l'Hôtel-Dieu, il résulte, d'une manière sinon absolument certaine, du moins extrêmement pro- bable, que l'hôpital fondé par le fils de Clovis était celui qui existait jadis sur la rive droite ^de la Saône, au centre du vieux Lyon, près du pont qui reliait les deux parties de l'antique cité, c'est-à -dire au point de jonc- tion des deux voies romaines conduisant par Vienne en Italie ; celui dont les desservants, vers 1110, voulaient, à tort ou à raison, marcher au moins de pair avec les chanoines de Saint-Paul, et dont l'église, re'putée déjà excessivement ancienne (valide antiquissima) au moyen- âge, jouissait de prérogatives vraiment exception- nelles ; celui qui, dans un intérêt coupable, fut réduit (1) Dans un mémoire spécial, j'essaierai de déterminer ce qu'était, à Lyon, la confrérie du Saint-Esprit. C'est une question fort délicate.