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44                  NOTKE-DAME-DE-tYON

mie à la fois large et prévoyante qu'il put, même dans
les moments de crises les plus violentes, faire face à tous
les besoins des malheureux. C'est à leur sollicitude
exemplaire qu'il doit d'être devenu l'objectif si souvent
visé des largesses des pouvoirs et de la générosité d'une
foule de bienfaiteurs. C'est enfin, à leur activité charita-
ble qu'il doit son immense fortune pieusement thésau-
risée pendant deux siècles et qui permet aux administra-
teurs de nos jours, héritiers des vieilles traditions
municipales d'abnégation, de zèle, de dévouement et de
charité, de faire prodiguer des soins, chaque année,
 dans le vaste palais agrandi et décoré d'après les plans
 de Soufflot, à près de 12,000 malades !

  Je dois clore ici, avec l'institution des Recteurs, le
précis de l'histoire de l'hôpital du pont du Rhône, et il ne
me reste plus, en ce qui le concerne spécialement, dans
ce mémoire, qu'à exposer comment est née l'erreur qui
en attribue la fondation, au vi e siècle, au roi Childebert
et à la reine Ultrogothe, et comment cette erreur est
passée à l'état de vérité historique.
   On peut tenir pour certain, je crois,que le fait de la fon-
dation d'un hôpital à Lyon par le fils de Clovis resta com-
plètement inconnu à tous nos chroniqueurs du moyen-
âge et à tous nos historiens jusqu'à la fin du xvie siècle,
car il est indubitable que, s'il eût été à la connaissance
de Champier, de Bellièvre et de Paradin, ces écrivains,
si passionnés pour la gloire de leur pays, n'eussent pas
manqué de le narrer. Leur ignorauce s'explique par cette
raison que ce fait n'est rappelé que dans le 15e canon
du Concile d'Orléans de 549, dont ils n'avaient pas très-
certainement interrogé les actes.
   Papire Masson, le premier, dans ses Annales des