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14 LES BIBLIOTHÈQUES » E LYON externat. Mais on se souvient que d'égoïstes intérêts per- sonnels ont eu, dans cette affaire, le pas sur la santé, sur la vie môme des enfants enfouis dans les basses fosses malsaines qu'on appelle les cours du collège, et le projet a échoué S'il eût réussi, comme le bon sens le désirait, comme l'intérêt bien compris des enfants le commandait, les bâtiments délaissés eussent reçu une admirable desti- nation. On y créait des salons spéciaux pour chacune des Sociétés savantes dont Lyon s'honore à juste titre ; — chacune de ces Compagnies eût eu aussi un vaste local pour sa bibliothèque, et en outre, on y créait une grande salle affectée aux solennités littéraires publiques, aux distributions des prix et aux concerts publics. L'intérêt particulier l'a emporté... la routine a triomphé, et l'Uni- versité, qui aurait dû défendre énergiquement ce projet, l'a laissé échouer..., si elle n'y a pas aidé... Puisse-t-elle, le jour où une nouvelle épidémie viendra fondre encore sur le Lycée, ne pas éprouver de cruels regrets et ne pas être l'objet d'amers reproches de la part des parents qui lui redemanderont leurs enfants fauchés par la mort ! Par suite de cet échec, le stupide statu-quo se prolonge, et la science en souffre. L'Académie, lorsqu'elle tient ses grandes et savantes assises, ne peut offrir au public qu'une place insuffisante. Les autres Sociétés, dont la ville ne semble avoir le moindre souci, — au lieu de leur témoi- gner sa sympathie par des dons et des encouragements, — sont réduites à s'abriter, comme des pauvres, dans une salle indescriptible. Bien plus, faute de local pour leurs bibliothèques privées, elles sont obligées d'empiler leurs livres dans des armoires trop pleines déjà et où toute re- - cherche est impossible. Je ne citerai que la Société littéraire, riche entre toutes de très-belles publications qu'elle échange avec toutes les