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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 433
çait qu'on ignorait dans quelles mains il avait passé ; on
n'en a jamais su davantage. A-t-il été détruit, ou peut-on
espérer de le découvrir ?
« Sans doute, ajoute M. Brouchoud (p. 80), nous ne
pouvons répondre que par des conjectures ; mais, si
timides qu'elles soient, il n'est pas sans intérêt de con-
naître sur quelles raisons nous paraît fondée leur regret-
table vraisemblance. Claude Brossette est mort le 17
juin 1743; en 1738, il avait été frappé d'une paralysie
incomplète qui lui laissa un engourdissement dans la
jambe et dans le bras, du côté droit. Pendant les cinq der-
nières années de sa vie, il put à peine marcher et écrire.
Cependant, il poursuivit, jusqu'à sa dernière heure, ses
travaux littéraires. Un secrétaire écrivait sous sa dictée, et
le 17 avril 1740, il conseillait à son ami J.-B. Rousseau,
atteint de la même infirmité, d'employer le même moyen
pour annoter ses Remarques sur Molière, qu'il voulait lui
communiquer avant de les livrer à l'impression.
« On peut croire, en effet, que Brossette eut le temps de
mettre la dernière main à ce travail. Et si nous consultons
sa correspondance, nous devons bien plus regretter la
perte de ce manuscrit, car il y travailla de longues
années. »
Il est aussi dans la bibliothèque de M. Bresson un manus-
crit et un portefeuille dont la publication serait bien dési-
rable. Il y a déjà un certain nombre d'années, M. le comte
de Murard de Saint-Romain, propriétaire du splendide
château de Bresse-sur-Grosne (Saône-et-Loire), ayant eu
la louable pensée de restaurer cette belle résidence,
préféra, entre tous, M. Bresson, pour diriger cette grande
œuvre. Pendant de nombreuses années, M. Bresson s'y est
appliqué avec le soin, le goût et l'intelligence qu'il sait
mettre à conduire à bonne fin tous ses travaux, — et
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