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NOTRE-DAME-DE-LYON 39S
pont eut à subir, car les faits, en se rapprochant de nous,
perdent de leur intérêt ; je vais encore, néanmoins, en
débordant mon cadre, produire quelques notes à l'inten-
tion de ceux qui voudront plus tard s'en faire les histo-
riens.
En 1610, le roi ordonna « de placer des clés en fer aux
arcades les plus caduques. '» En 1618, le pont était en
très-mauvais état. Les réparations qu'il exigeait se mon-
taient, suivant le procès-verbal de la visite faite le
28 janvier par Charles de Neuville, seigneur d'Alincourt,
marquis de Villeroy et gouverneur de Lyon, Ã 90,000 li-
vres. Il avait alors 21 piles. Sur la culée du côté de la
ville s'élevait la loge du commis à la porte, et, sur la
première pile, était le corps de garde. D'autres docu-
ments il résulte que sur la sixième pile, à compter en
partant de la ville, s'élevait une tour appelée « la Redoute
de la sentinelle, » qui protégeait un pont-levis établi sur
la septième arche, dénommée, dans tous les documents
du moyen-âge, l'Arc de la Trappe. Au-dessus de l'épe-
ron placé entre les huitième et neuvième arcades était
un pilier de pierre, qui marquait les limites de la ville
et du mandement de Béchevelin. On conduisait jusqu'Ã
ce pillier ceux qui étaient chassés ou bannis de la cité.
Dans le cours du xvme siècle on pratiqua aussi de nom-
breuses réparations. En 1718, on refit entièrement les
dixième et onzième arches. Des travaux considérables
furent encore exécutés en 1747 et 1749. Le pont, alors/
se composait de 20 arches supportées par 2 culées et 19
piles. Voici les dimensions des unes et des autres, que
j'ai résumées en un tableau, d'après le procès-verbal
d'une visite faite du 22 septembre au 22 octobre 1735
par un ingénieur du roi, en exécution d'un arrêt du Con-
seil en date du 20 avril 1734 ;