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376 NOTRE-DAME-DE-LYON buast aucunement à la réparation et soustennement d'icellui en paiant aucune chose (1). » Dès les premiers jours de l'année 1415, les consuls décidèrent la réfection de la partie emportée du pont. Le roi des ribauds, qui cumulait à Lyon avec ses fonctions de police spéciale celle de crieur public, fut chargé d'an- noncer « plusieurs fois par la ville, quivueldroit prendre en tache de refferre les deux ars cheuz du pont nouve de Rosne, qu'ilz se comparoissent à S. Jaquême le 10" jour de janvier (2). » Peu de temps après cette publica- tion les entrepreneurs étaient déjà sur le chantier. Les pierres mises en œuvre furent tirées des carrières de la Chaux (3), à Vaise, de Curis et de Villevert. Les maté- riaux destinés aux enrochements furent extraits, disent les comptes, le lonc de Ron, des caves de Cerasins (4). c'est-à -dire des souterrains antiques qui longeaient le Rhône depuis Saint-Clair jusqu'à Miribel, et que les paysans appellent encore les Sarrazinières (5). Les ou- vriers chargés de fonder la pile reçurent, comme cela se pratique quelquefois de nos jours, « 10 peires de gans por ouvrer et por massonner en l'eaue. » Suivant les notes laissées par l'abbé Sudan, ancien archiviste de la ville, qui a eu entce mains des docu- (1) Arch. municipales, série CC, carton 394. (2) Arch. municipales, CC. 391. (3) Cette carrière, doat il ne reste plus trace, était située dans un lieu dit aux Estranglars- Elle fournissait de la pierre blanche. (4) Arch. municipales, CC. 391. (5) Ce détail explique la démolition de ces souterrains, dont la des- tination ne peut avoir été, à mon humble avis, autre que celle d'un aqueduc, attendu que l'entrée d'une des branches se voit encore, dans le Rhône, au-dessus du hameau de la Pape.