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344 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON gratuitement occupés à ces services. Les jours de bataille, ils étaient plus nombreux. « Il faut ajouter que leurs écoles ne furent jamais fer- mées, ni leurs classes interrompues pendant toute la durée du siège. Ils suffirent à tout, à l'enseignement sco- laire, aux ambulances intérieures et aux combats. Ils se dédoublaient, chaque frère marchait à son tour; un jour il faisait la classe, l'autre jour il allait au feu. Ils étaient en concurrence entre eux pour partir. Le jour où frère Néthelme fut tué à la bataille du Bourget, ce n'était pas à lui de marcher. « C'est ainsi qu'ils eurent constamment leurs places et sur les remparts et dans les batailles qui se livrèrent à Chainpigny, au Bourget, à Buzenval, à Montretout. « Ces jours là , on les voyait de grand matin, par un froid rigoureux, traverser Paris au nombre de trois ou qua- tre cents, salués par la population, le frère Philippe entête ; malgré ses 80 ans, il les envoyait au combat là où il ne pouvait les suivre. Quant aux Frères, ils affrontaient le feu, comme s'ils n'avaient fait que cela toute leur vie, admirables par leur discipline et leur ardeur. C'est ce que tout le monde a proclamé. Ils étaient réunis par escouade de dix, un médecin avec eux, et ils marchaient comme un régiment. Arrivés au combat, les reins ceints d'une corde et s'avançant deux par deux avec un brancard, ils se répandaient, courant toujours du. côté du feu, relevant les blessés, les portant avec soin jusqu'au médecin et aux voitures d'ambulances. Mes frères, leur criait, un jour, un de nos généraux, l'humanité et la charité n'exigent pas qu'on aille si loin. Un autre chef descend de cheval et embrasse l'un d'eux sous le feu du canon, en lui disant : « Vous êtes admirables, vous et les vôtres. » « C'est qu'en effet, dans le plus fort de la mêlée, ils