Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                    FAMILLES CHEVALERESQUES                 235

   Il combattit vaillamment dans la sanglante bataille qui fut
   livrée aux Khorasmiens sous les murs de Jérusalem, le
   18 octobre 1244. Après avoir lutté, pendant deux jours, con-
  tre des ennemis dix fois plus nombreux, l'armée chrétienne
  fut écrasée ; le grand maître des Hospitaliers, Pierre de Vil-
  lebride y perdit la vie, et Guillaume de Châteauneuf échappa
  à son sort seulement avec quinze chevaliers de son ordre. Le
  récit de cet événement désastreux nous a été conservé dans
  une lettre de Guillaume de Châteauneuf lui-même au sei-
  gneur de Merlai, rapportée par l'historien Mathieu Paris.
  Quelques jours après, ce chevalier fut élu grand maître de
  l'ordre. En 1249, il vole au secours de Bohémond V, assiégé
  dans Antioche par une armée nombreuse de Turcomans qu'il
 battit complètement et mit en fuite. La même année il con-
 duisit ses chevaliers à l'armée du roi saint Louis, sous les
 murs de Damiette. Il fut le seul des chevaliers de son ordre
 qui échappa à la mort dans la funeste journée de Mansourah.
 Tombé aux mains des musulmans, il ne recouvra sa liberté
 qu'au mois de septembre 1250, au prix d'une forte rançon
 avec cent vingt autres chevaliers et huit cents croisés de na-
 tionalités diverses. Pendant tout le temps que saint Louis
 passa en Palestine, Guillaume de Châteauneuf lui fut d'un
 puissant secours ; ce prince lui confia la garde de plusieurs
 places fortes, notamment de celle d'Arsur, où fut placée une
garnison de chevaliers. Guillaume de Châteauneuf mourut
en 1259 et fut remplacé, comme grand maître, par Hugues
de Revel, dauphinois.
     La famille de Châteauneuf a possédé dans le Lyonnais, la
seigneurie d'Oingt, dans le Beaujolais celle de Chambost près
de Chamelet, et dans le Forez Leniec, Montarcher, Saint-
Hilaire et Chazelet. Elle s'est éteinte au siècle dernier après
avoir donné cinq chanoines comtes à l'église de Lyon, dont
l'un d'eux, Charles-François de Châteauneuf-Rochebonne a
occupé le siège archiépiscopal de cette ville de 1731 à 1740.

  (Mathieu Paris, V, 420.— Bernard le Trésorier, 531, 533,