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226 LES COLINETTES La vie de vénérable messire Jacques Cretenet, prestre et instituteur de la congrégation des missionnaires de Saint- Joseph de la ville de Lyon, par un ecclésiastique est con- tenue dans un volume de 604 pages, publié en 1681. Le tout est d'une naïveté presque mythologique qui ne manque pas d'un certain charme poétique, mais qui ne permet pas d'accepter une masse de détails, reposant sur des miracles continuels, et ne laissant aucune action aux lois générales de la nature (1). Jacques Cretenet naquit à Champlitte, dans la Franche- Comté, en 1603. Son père se nommait François Cretenet et sa mère Guiette Tisserandis; ils étaient recommanda- blesr par leur vertu et leur piété. Jacques fut envoyé à Langres, où il apprit la chirurgie et se comporta avec beaucoup de sagesse. 11 vint ensuite habiter Lyon, où il fit connaissance du baron de la Roche, qui le prit à son service et l'emmena dans son château d'Amnistie, entre Nîmes et Uzès. Il fut sur le point de s'y marier; mais au moment de la cérémonie, croyant obéir à des conseils divins, il se retira en prétendant qu'il voulait aller consulter son frère, habitant de Paris. Il revint simplement à Lyon, en 1628, où la peste sévis- sait avec une grande intensité. Parmi les personnes qu'il soigna avec tout le dévoûment possible, se trouva une jeune veuve, qu'il parvint à rendre à la santé, et il l'épousa le 20 novembre 1629. Etant marié et maître chirurgien, il s'appliqua plus que jamais à la vertu. En 1634, il fit con- (1) Mgr Dupanloup, dans sa lettre sur les prophéties et les miracles, mars 1874, s'exprime ainsi : « En général les événements humains se « déroulent suivant l'ordre providentiel, mais naturel, des choses « humaines ; les causes ont leurs effets et les effets leurs cause?. Dieu, sans < doute, a le dernier mot et la direction souveraine ; mais il n'est pas c « besoin pour cela qu'il intervienne toujours par le miracle. »