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                       LES C0L1NKTTES                     141

 seizième siècle, c'est-à-dire depuis l'an 1500 jusque vers
l'an 1540, les reclusières qui n'avoient point de fonds ni
de revenus affectez se détruisirent insensiblement et peu à
 peu, et pour les autres qui en avoient on en fit une espèce
de bénéfice ; c'est-à-dire qu'on donna à des prestres ces
chapelles, pour les desservir et en retirer des revenus
 annuels.
   En effet, pour nous resserrer dans la seule reclusière de
Saint-Sébastien, qui donne occasion à tout ce discours, il
paraît, par des titres qui nous ont été remis, qu'en 1566,
M re Léonard Succat, prestre et perpétuel de l'église collé-
giale de Saint-Nizier, estoit recteur de la chapelle ou
reclusière de Saint-Sébastien, et que cette reclusière avoit
quantité de fonds de terre aux environs qui lui apparte-
noient ; car il faut sçavoir que les huguenots ayant surpris
la ville, en 1562, et s'en estant rendu les maîtres, ils y fi-
rent pendant deux ans d'estranges ravages; ils pillèrent
les églises, ils brisèrent les statues, ils dissipèrent les
reliques, ils brûlèrent les archives de plusieurs églises,
particulièrement de l'abbaye d'Aisnay, ce qui nous a
dérobé la connaissance de quantité de titres qui concer-
noient la recluserie de Saint-Sébastien et qui estoient
conservés dans cette'abbaye ; parce que, comme alors
elle étoit en possession de la seigneurie du château de
Cuire, et de tout le replat et le territoire de la Croix-
Rousse, il y a bien de l'apparence que la recluserie de
Saint-Sébastien se trouvant située dans ce territoire, elle
prit soin, lorsque le reclus vint à manquer, de cette cha-
pelle et des biens qui en dépendcient; et c'est pour cette
raison que, dans l'aliénation qu'elle fit au commencement
du siècle passé de cette seigneurie de Cuire et du terri-
toire de la Croix-Rousse en faveur de M. le baron de
Lange, l'abbé d'Aisnay se réserva la nomination à cette
reclusière. Ainsi on peut croire que ce M. Succat qui en
estoit recteur en avoit e?té pourveû par cet abbé.