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104              LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

 royauté, que ces canons les foudroieraient s'ils étaient assez
 osés encore pour disputer au souverain sa légitime autorité,
 trop souvent contestée par eux. Déjà, en 1512, Louis XII,
 qui n'était pourtant pas un tyran, avait exigé par un
 édit donné à Blois, le dernier jour de juin, que tout le
 plateau de la Croix-Rousse serait enceint par une ligue
 de fortifications allant de la Saône au Rhône. Get édit
 royal disait entre autres :
    « Comme notre ville et cité de Lyon est assise et située
 « en pays limitrophe et l'une des principales villes, clefs
 « et boulevards de nostre royaume, joignant et faisant
 « frontière de la Bresse, Savoie et autres pays étrangers,
« et, par ce, d'autant plus requise et sujette d'estre
 « entretenue en bonne sûreté, défense et fortifications
 « mesmement du coté du dit pays de Bresse et Savoie,
« auquel il n'y a ni murailles, portaux, boulevards, ni
« forteresse de sûreté et défense, pour ces causes et autres
« considérations à ce mouvant, voulons que la d. clôture
 « soit faite et parfaite. »
   Ces autres considérations n'étaient autres que l'esprit
toujours remuant de nos pères. Issus des Romains, ils
avaient toujours gardé le souvenir de leurs anciens
municipes, et, mêlant ensuite leur sang au sang des nom-
breux Italiens venus à Lyon de ces petites républiques
italiennes, si orageuses pendant plusieurs siècles, leur
esprit d'indépendance et communal exagéré s'en était
accru encore davantage. Devons-nous les en louer ?
Avouons que cet esprit d'insubordination, auquel se
mêlait aussi une regrettable vanité, a été plus nuisible
qu'on ne le pense au bien général du pays ; il a détour-
né souvent la royauté de ses œuvres bienfaisantes pour la
forcer d'avoir toujours la main sur la garde de son épée
contre une ville sans cesse en révolte ? N'est-il pas plus