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378 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON sur des auteurs de l'antiquité, il l'interpella en lui disant : « Monsieur, vous avez perdu beaucoup de temps à ces choses-là . » — « Je ne joue jamais au boston, » répartit M. Breghot; on ne pouvait mieux répondre Aujour- d'hui encore il se rencontre dans quelques Cours des ma- gistrats hauts placés, non par leur mérite, comme l'avait été M. de Courvoisier, et qui se permettent d'infliger de semblables mercuriales à des magistrats écrivains. Je me souviens que l'un de ces hauts dignitaires, qui, le soir, consacrait ses veillées à toute autre étude que celle de Cujas et de Pothier, blâmait, aussi vivement, un de mes excel- lents amis, Henri Nadault de Buffon, avocat général, d'un si noble cœur et si distingué, par ses écrits commepar sa brillante éloquence, de se livrer à des travaux littéraires. M. Breghot du Lut était lié avec les hommes les plus éminents de son temps, et entretenait une correspondance des plus suivies avec le savant bibliothécaire d'Aix , M. Rouard, avec François de Neufchateau, Boissonnade, Leclerc, Beuchot, Gazzera de Turin, Peignot, Weiss, Babouisse-Rochefort, Amanton,Vallot, etc. Dugas-Montbel le consulta souvent sur son travail sur Homère. En-1821, l'Académie de Lyon (1) lui ouvrit ses portes, et M. Jean- Baptiste Dumas, dans l'histoire de ce corps savant, a donné la liste à peu prèscomplète de ses œuvres. Je n'en parlerai donc pas, qui, du reste, ne les connaît pas? M. d'Aigueperse, en écrivant la biographie de M. Bre- (1) M. Breghot du Lut était aussi de l'Académie de Maçon, de Dijon, de Marseille, de Turin, du Cercle littéraire de Lyon, de la Société linéenne de Narbonne, de la Société philomatique d i Perpi- gnan, de la Société française de statistique universelle, du Comité des études, membre de la Commission des prisons, du Conseil du Dispen- saire et du Conseil municipal de Lyon.