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520                         LITTÉRATURE

vocables comme une âme », a dit Curtius (Grundzûge 92),
cherchons donc à retrouver la pauvre âme qui habite dans
les noms du paon.
                            INITIALE   T.

   À t ô g e l correspond en tamoul le verbe t u g e i avec le
sens debroyer, tourmenter, piquer.
   A t h u f c i l m qu'il provienne ou non de tôjçei répondent :
   1° En hébreu thaqa* broyer et piquer, et le débris
t h a v e e , t h o c milieu avec le sens de notre mot c e n t r e
(zévTpov, xsvxiai).
   2° Dans les langues indo-européennes :
             Sanscrit,              têgâmi
             Grec,                Latin,               stigo [in-stigo).
             Gothique,              stiggan.
             Alleman. mod.          stechen, stacheln.
tous avec le sens de piquer.
   Enfin les mots français tacher* t a c h e t e r , d'origine
obscure (Littré; Brachet, Diction, étym.) paraissent tenir
au même groupe par de secrètes racines.
   De l'hébreu t h u k i l m ou plutôt de taqa 4 au chaldéen
t h a v a s , de la forme t h a c ou t h u e à la forme t h a v , il y
a une chute, et il faut l'expliquer.
   La substitution du B, du V ou de leurs équivalents aux
gutturales C et G est une altération très-fréquente dans
les langues ; c'est ainsi que par le sanscrit g î v â m t (je vis)
on explique à la foi le grec /3dtw (j3tro«) et le latin v i v o
(Bopp, Benfey, Curtius, Léo Meyer); c'est ainsi que les
verbes Tfotw et t a b e o ont une origine commune (Curtius,
Léo Meyer) ; c'est ainsi encore que le latin t a b a n u s
(taon), littéralement le piquant appartient au groupe même
qui nous occupe.
   Les langues sémitiques n'ont pas échappé à cette
regrettable dégradation; ainsi l'hébreu, à côté de t h a g a 4 ,
 rncist ila forme affaiblie t h a v a 2 marquer, piqueter (ta-