page suivante »
414 ÉPITRES D'ANGE POLÎTIEN. attribuée à Hérodote, il est dit que la prise de Troie arriva 772 ans avant la passage de Xerxès dans la Grèce (1). Mais comme en ce même ouvrage l'auteur compte 622 ans depuis la naissanced'Homère jusqu'au passage de Xerxès, tandis qu'Hérodote, dans sa grande histoire (2), dit qu'Hésiode et Homère ne l'avaient précédé que d'environ 400 ans ; il est évident qu'il faut retrancher aussi plus de deux siècles aux 772 ans mentionnés ci-dessus. En admettant avec Scaliger et Casaubon (3) qu'on doive corriger ce texte sur celui de la grande histoire, on réduirait à cinq siècles et demi l'espace écoulé entre la prise de Troie et le passage de Xerxès, et l'on obtiendrait ainsi des chiffres qui concor- dent pleinement, en les conciliant tous, avec ceux de Solinus, de Velleius Paterculus et de Pausanias. Le prési- dent Bouhier (4) voulait, au contraire, corriger le texte de de la grande histoire sur celui de la Vie d'Homère, et pla- çait 700 ans, au lieu de 400, entre le père de l'histoire et celui de la poésie. De cette façon, il ne laissait subsister, entre ce dernier et les héros de son épopée, que les soixante- (1) C'est-à -dire, l'an 3462 de la période Julienne ou 1251 ans avant Jésus-Christ. Mais il n'y a rien, dit le président Bouhier, sur quoi les chro- nologistcs soient moins d'accord, que sur le temps de ce fameux événement. Car les uns le font plus ancien que la première olympiade do 395 ans (1171 avant Jésus-Christ), d'autres de 514 (1290 ans avant Jésus-Christ), d'autres enfin de différentes manières encore. Les marbres de Pavos le placent à une époque qni répond à l'an 1208, mais il faut remarquer qu'ils ne furent écrits que 264 ans avant Jésus-Christ. (2) Hérodote, H, 53. (3) Scaliger, in Euseb. chronic. ann. 1548. Casaabon, in Strabon, p. 6. (4) Recherches et dissertations sur Hérodote; Dijon, 1746, in-4", pag. 124. L'auteur fait à la page suivante cette remarque fort juste, qui trouve ici, à propos des quinze générations dont parle Pausanias, une com- plète application : « On peut bien croire que ces sortes de supputations, qui ne roulent que sur la durée de chaque génération, ne sauraient être bien justes. Mais aussi il serait absurde d'y mettre deux siècles de diffé- rence. »