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NOTICE SUR L'AMBRA D'ANGE POLITIEN Pour faire suite aux Epîtres du même auteur. J'ai promis de compléter cette introduction par quelques extraits du poème d'Ambra ; il est temps d'arriver à l'œuvre du maître, après avoir fait connaître celle du malheureux disciple. J'ai déjà présenté, à la page 32, une rapide ana- lyse de ce beau poème, dédié par Ange Politien à Laurent Tornabuoni, cousin-germain de Laurent de Médicis, dont il trace un portrait fort avantageux dans ses lettres (1). Après avoir renoncé, vers 1490, aux avantages précieux que le commerce avait offerts à sa famille, dont il avait fait la puissance, Laurent s'occupa de bâtir à sa villa de Poggio Cajano, qu'il préférait à ses autres terres, pour passer les loisirs dus à ses longs travaux, une habitation magnifique, vraiment digne d'un prince ami des arts. Un de ses con- temporains, Verino, nous a laissé une description très- détaillée de ce fertile domaine et des travaux que Laurent de Médicis entreprit pour l'embellir (2). « Le village de (1) L. XII, ep. 6. Debetur hsec sylva tibi, vel argumento, veî titulo, nain et Humeri studiosus es, quasique noster consectancus, et propi'nquus Laurenti Médicis, qui scilicet Ambrana ipsam Cajanain. prœdium(ut ita dixe- lini) omniferum, quasi pro laxamento sibi delegit civilium laborum, etc. (2) Mie. Vcrin., ep. xvi, apud Band. Cat. bibl. Laur., vol. III, p. 483.