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NOTICE SUR E.-J.-M. PATRIN. 321 gable comme lui, laissant le souvenir doublement précieux d'un grand mérite et d'une vie sans tache. Le 27 juillet 1814, il demanda sa retraite ; et, à la fin de l'année, il se dirigea vers le Midi. Il se rendit à Hyères, à Draguignan, à Fréjus, à Cannes, à Grasses, à Brignolles, à Aix, et remonta le Rhône mais, à bout de forces, il s'arrêta en chemin. Arrivé à Saint-Vallier, il descendit à l'hôpital de cette ville, en compagnie de son domestique qui allait lu^ fermer les yeux, le 4 août 1815, à l'heure où les Alliés foulaient le sol de la France. Il avait 73 ans. Par son testament, il nommait : M. Morel d'Arleux, conservateur de la calographie au musée des Tuileries, son exécuteur testamentaire, — et sa nièce, Mlle Françoise Berthier (1), sa légataire universelle à laquelle il venait d'envoyer son portrait où se peignent sa sérénité et sa vive intelligence. La première clause de cet acte renfermait l'ordre d'être inhumé sans la moindre pompe, et laissait une forte aumône aux deux pauvres les plus honteux de la Commune. Un dernier trait achèvera la peinture de ce philanthrope. Il avait été nommé, à la fin de mai 1807, bibliothécaire de l'Ecole des mines. Au même moment, M. Beurard, commissaire du gouvernement près les mines de mercure du Palatinat, et qui craignait de perdre sa place, sollicita celle de son collègue. Celui-ci, dès qu'il l'apprit, déclara au Conseil, par une lettre datée du 16 juin, qu'il se retirerait dans le cas où M. Beurard viendrait à être privé de sa position. (1) M"« Berthier a épouse M. Dupuis, actuellement propriétaire à Chagny (Saône-ct-Loire). C'est à eux que nous devons les documents qui ont servi de base à cette notice. Qu'ils veuillent bien accepter ici nos remercîments affectueux.