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164                       CHRONIQUE LOCALE.

   Ont été entendus, avec une avide attention :
   1° M. Onofrio, président de chambre à la Cour d'appel : Sur des
lois positives contre le suicide.
   2° M. Heinrich, professeur à la Faculté des lettres : Rapport sur le
prix Ampère.
   Il ne nous appartient pas d'apprécier ce que ces travaux ont d'im-
portant. Nous ne pouvons constater ici que leur succès.
   — La note gaie nous vient aujourd'hui du Moniteur judiciaire.
Voici ce qu'on lit dans cette feuille sous la rubrique de : Grandes dé-
couvertes a Saint-Paul.
   « Lyon vient d'être de nouveau découvert, du moins en partie, par
un Parisien du Petit Journal, M. H. Escoffier, qui avait pourtant
habité notre ville.
   « Il était parti de Paris « à la recherche du phylloxéra, » et il a
découvert, en suivant les quais de Saône, le quartier Saint-Paul, c'est
lui qui le dit.
   « La détonation des mines du chemin de fer de Montbrison l'a frap-
pé, et il « a couru au canon. »
   « S'il a eu « quelque peine » à découvrir le chantier, cette peine
est toutefois bien compensée, car il nous apprend, ce que les journaux
de Lyon n'ont pas dit, en annonçant en quelques lignes les travaux de
la gare, il nous apprend qu'on exécute un travail de géants. »
   « Beaucoup plus géante la recherche et la découverte du phylloxéra.
Attendons.
   « Après avoir exprimé à quel point il a été émerveillé, stupéfait, à
la vue de travaux inconnus des habitants de Paris, qui ne connaissent
que le redressement de l'obélisque de Louqsor et le déboulonnement
 de la colonne Vendôme, il arrive à ses merveilleuses découvertes :
   « Le creux n'a pas nui d'ailleurs à la mise en évidence des curio-
« sites artistiques et archéologiques de Lyon.
   « A droite, la façade de la vieille église Saint-Paul, façade qui
« appartient évidemment à un temple païen, a été dégagée.
   « A gauche, c'est la très-curieuse maison dite d'Henri IV, laquelle
« n'était connue que par ses balcons donnant sur la montée Saint-
« Barthélémy. On voit maintenant les arcades de la cour intérieure,
« trois étages de terrasses couvertes et cintrées, et les spirales d'un
 « escalier en pierre qui paraît n'occuper que deux mètres carrés de
« superficie.
   « Est-ce assez exact ?
   « La lettre, datée de Lyon, 4 août, se termine par cette phrase
destinée à produire le plus grand effet :
   « J'ai recueilli et je vous transmets à la hâte ces détails, qui seront
 « probablement une révélation pour bon nombre de Lyonnais.
   « La façade du temple païen et la maison d'Henri IV, voilà, en
effet, deux révélations qui immortaliseront certainement M. H. Es-
coffier. »
   Si le Moniteur judiciaire a été mis en gaieté par ces découvertes,
nous pensons bien néanmoins qu'il n'en a pas été surpris.
   — Depuis le 1 e r août, le Courrier de Lyon est devenu la propriété
 de deux de ses principaux rédacteurs, MM. Amy et Sabathier, dont
les lecteurs apprécient, depuis leur entrée en fonction, la haute
portée politique et littéraire.
                                                         A. V.
              Lyon, imp. d'AuiÉ VINGTRINIER,directeur-gérant.