Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
          LETTRES ARCHÉOLOGIQUES SUR LE FOREZ.          59

rieux, ces Romains, aux mœurs polies et à l'esprit cul-
tivé, qui avaient apporté dans les Gaules l'amour des
belles-lettres et des arts, reconnurent qu'il n'y avait
d'autre salut que dans le christianisme, et, abandonnant
la société civile en proie à tous les désordres, ils se ré-
fugièrent en masse dans les cloîtres, à l'abri de tout
contact étranger.
    Ce fut au sixième siècle, vers l'année 543 , qu'ap-
parut dans nos contrées la règle de saint Benoît qui
fit promptement oublier tous les autres instituts et se vit
acceptée par presque toutes les congrégations monas-
tiques.
    C'est qu'en effet, son incomparable institution, basée
sur le triple principe de la pauvreté, de l'obéissance et
du travail, convenait merveilleusement aux moeurs de
l'Occident, et d'enthousiastes disciples la propagèrent et
la répandirent partout.
    Les statuts bénédictins furent donc très-probablement
adoptés dans le primitif monastère de Saint-Sauveur, et
leur stricte observance ne dut pas peu contribuer à sa
prospérité et à son éclat.
    Malheureusement, la colonie chrétienne de Tailhard
ne devait pas jouir longtemps des heureux fruits qu'avait
 certainement produits dans ces lieux la prédication de
 l'Evangile : le torrent des invasions allait de nouveau
 tout détruire sur son passage. Débordant une première
 fois par le Rouergue et le Velay, une seconde fois, après
 la défaite de Poitiers, par le Limousin et la Marche, des
bandes de Sarrasins et de Berbères firent irruption dans
 le Lyonnais et le Vivarais et semèrent sur leur route la
 désolation et la mort. Puis ce furent les Normands, qui,
 remontant la Loire, exercèrent leurs ravages, conduits
 par Regnold, et tous ces désastres, qui durèrent plus de